La semaine en cours est une série de jours fériés ou semi-fériés : la veille de Noël, le jour de Noël, le lendemain de Noël et la Saint-Étienne. Le marché des changes continue de fonctionner malgré une faible liquidité, surtout dans la seconde moitié de la semaine, où un vide informationnel s'est constitué. À cet égard, le Japon est pratiquement la seule source d'actualités, jouant un rôle de fournisseur d'informations et exerçant une influence correspondante sur le yen.

Lors de la séance de trading asiatique de vendredi, le Japon a publié des données sur la croissance de l'inflation à Tokyo pour décembre de cette année. Il a été révélé que l'indice des prix à la consommation dans la capitale japonaise a ralenti fortement ce mois-ci—à 2,0%, après avoir diminué à 2,7% en novembre. L'indicateur a baissé pour le deuxième mois consécutif et a atteint un niveau bas annuel en décembre. L'indice était en dessous de 2% en octobre 2024. L'indice des prix à la consommation de Tokyo, hors prix des produits alimentaires frais, a également été dans le rouge, diminuant à 2,3% contre une prévision de ralentissement à 2,5% (contre 2,8% précédemment). Il s'agit d'un niveau bas de plusieurs mois—le plus faible depuis février de cette année. L'indice de Tokyo excluant les prix des aliments frais et du carburant a également montré un ralentissement en décembre—à 2,6% (2,8% en novembre).
Comme on le sait, l'inflation à Tokyo est considérée comme un "prédicteur" de l'inflation nationale au Japon. Premièrement, l'indice des prix à la consommation de Tokyo est publié environ 3 à 4 semaines plus tôt que l'indice national. Deuxièmement, cet indice est très représentatif, car Tokyo est la plus grande métropole du pays avec une part élevée de consommation dans les services, le loyer, le transport, et l'alimentation (catégories qui reflètent souvent en premier les changements de pressions sur les prix). Troisièmement, il existe une corrélation historique: dans la plupart des cas, la direction de l'indice de Tokyo (accélération ou décélération) correspond ensuite à ce qui se passe au niveau national. C'est pourquoi la Banque du Japon et les analystes utilisent cet indicateur pour former des attentes concernant les taux d'intérêt et l'inflation.
Bien sûr, le TCPI n'est pas un "prédicteur parfait à la précision près". Les différences régionales doivent être prises en compte—les subventions municipales, les loyers et les tarifs des services publics peuvent différer de ceux de Tokyo (parfois de manière assez significative). Par exemple, les subventions temporaires pour l'électricité/gaz ont parfois un impact plus important sur la capitale que sur d'autres préfectures.
Néanmoins, l'indice de Tokyo prévoit assez précisément la direction de l'indicateur "supérieur": si l'inflation dans la capitale du Japon ralentit ou accélère, il y a une forte probabilité que l'inflation nationale suive la même tendance. C'est pourquoi les traders USD/JPY ont raisonnablement interprété le rapport d'aujourd'hui comme défavorable pour le yen.
Que signifie cette publication ? Tout d'abord, que l'inflation à Tokyo a refroidi plus que ce que les économistes avaient prévu, reflétant une détente générale des pressions sur les prix dans l'économie. La structure du rapport suggère que la baisse du TCPI est principalement due à la baisse des prix de l'énergie et à une croissance plus modérée des prix des aliments et des services publics.
D'une part, malgré les dynamiques à la baisse des principaux indicateurs du TCPI, l'inflation de base reste au-dessus de l'objectif de 2% de la Banque du Japon. Théoriquement, cela laisse de la marge pour un resserrement monétaire continu. D'autre part, le rythme du déclin de l'inflation à Tokyo s'est avéré beaucoup plus fort que prévu, et ce fait ne peut être ignoré.
Il convient de rappeler qu'après sa réunion de décembre, la Banque du Japon a élevé le taux directeur à 0,75% (le niveau le plus élevé depuis les 30 dernières années) et a signalé sa disposition à prendre d'autres mesures dans cette direction "si la croissance des salaires et les conditions économiques le permettent".
Dans le même temps, le rapport TCPI d'aujourd'hui renforce l'argument en faveur d'une attitude attentiste de la Banque du Japon, au moins dans le contexte des réunions de janvier et mars. Cependant, cette publication ne ferme pas complètement la porte au resserrement monétaire. Désormais, l'attention de la banque centrale et du marché se déplace naturellement vers les salaires. En fait, les salaires constituent actuellement l'"élément manquant" principal de l'argumentation de la BoJ.
En gros, le TCPI a allégé la pression sur la Banque du Japon, lui permettant d'échapper à la nécessité d'agir ou de réagir "ici et maintenant". Dans le même temps, le rapport a accru l'importance des données salariales comme prochain facteur décisif.
Il convient de noter que les statistiques salariales d'hiver seront considérées par la Banque du Japon comme auxiliaires et sujettes à des distorsions saisonnières. Le facteur clé pour évaluer la durabilité de l'inflation (et les prochaines étapes de la banque centrale) sera les négociations salariales de printemps (Shunto). D'ici là, la banque centrale est susceptible de maintenir une attitude attentiste.
Ainsi, l'inflation à Tokyo s'est révélée défavorable pour le yen, permettant aux acheteurs de USD/JPY de rebondir après une baisse prolongée de trois jours (provoquée par l'affaiblissement général du dollar américain). Toutefois, envisager des positions longues dans la paire n'a de sens que si elle dépasse le niveau de résistance à 156,70 (la ligne Kijun-sen sur le graphique de quatre heures). Dans ce cas, la paire ne serait pas seulement au-dessus de toutes les lignes des bandes de Bollinger sur l'intervalle de temps H4, mais aussi au-dessus de toutes les lignes d'Ichimoku, ce qui formerait un signal haussier "Parade of Lines". Les cibles à la hausse sont 157,10 et 157,40 (les bandes de Bollinger supérieures sur les intervalles de temps H4 et D1, respectivement).