L'histoire se répète. Littéralement, ces quatre derniers jours ont ressemblé à des jumeaux. L'EUR/USD a augmenté pendant la session européenne grâce à des signaux positifs en provenance d'Europe, puis a chuté lors de la session américaine dans l'expectative d'une baisse de taux "agressive" de la Réserve fédérale. La paire de devises principale ressemble de plus en plus à un ressort compressé, prêt à bondir à tout moment. Jérôme Powell donnera-t-il le signal ?

Selon Christine Lagarde, l'économie européenne s'est révélée bien plus résiliente face aux tarifs douaniers de Donald Trump qu'on ne le pensait auparavant. L'euro a progressé, même si les sceptiques affirmaient que les droits d'importation l'affaibliraient. En conséquence, la Banque centrale européenne pourrait bien relever ses prévisions de PIB lors de la prochaine réunion. Cette bonne nouvelle a inspiré les haussiers de l'EUR/USD à attaquer ; cependant, après avoir avancé, les acheteurs ont dû faire un pas en arrière.

Dynamique des attentes des investisseurs concernant le taux de la BCE

L'amélioration des perspectives économiques pour la zone monétaire et la maîtrise de l'inflation permettent aux membres du Conseil des gouverneurs d'envisager un maintien prolongé des taux ou même un resserrement de la politique monétaire. Suite aux indices donnés par Isabel Schnabel, le marché monétaire a intégré 13 points de base d'expansion monétaire par la BCE en 2026. Cela implique une probabilité de plus de 50% d'augmenter le taux de dépôt de 2,00% à 2,25% d'ici la fin de l'année prochaine.

À l'inverse, la Fed prévoit de réduire ses taux. Les dérivés indiquent une probabilité de près de 90% que cela se produise en décembre, avec des attentes d'une ou deux baisses en 2026. Le cheminement de la Fed diverge de celui de la BCE, et pas seulement avec elle. Le Japon continue de normaliser sa politique monétaire, tandis que la Nouvelle-Zélande et l'Australie ont clairement indiqué qu'elles ne poursuivraient pas leurs cycles. Le Canada est le suivant. Il n'est pas surprenant que les rendements obligataires mondiaux augmentent rapidement, atteignant leurs niveaux les plus élevés depuis 2009.

Dynamique des Rendements du Marché Obligataire Mondial

Les États-Unis se comportent comme un mouton noir, même si la Fed est considérée comme le leader des banques centrales. Lors de sa réunion de décembre, la Fed abaissera les taux d'intérêt, et une augmentation du nombre de "colombes" au sein du FOMC entraînera une expansion monétaire continue. En conséquence, le dollar américain continuera de s'affaiblir face aux principales devises mondiales, bien qu'il puisse montrer une certaine force à court terme.

Bank of America s'attend à une baisse « restrictive » de la Fed. Cela s'est produit en septembre et octobre, après quoi l'EUR/USD a chuté. Cependant, l'influence de telles approches par les banques centrales s'estompe progressivement. Par conséquent, la réaction de la principale paire de devises pourrait être totalement différente cette fois-ci.

Techniquement, une consolidation à court terme s'est formée sur le graphique quotidien de l'EUR/USD dans la fourchette de 1,1615-1,1660, dans le cadre du modèle Spike and Shelf. Une rupture au-dessus de sa limite supérieure proche de 1,1660 signalera des positions longues. Une rupture en dessous, proche de 1,1615, signalera des positions courtes, avec des retournements ultérieurs et des entrées en positions longues à la juste valeur de 1,1585 ou depuis le niveau pivot à 1,1550.